vendredi 21 septembre 2007

1657 - trop peu, trop tard

... finalement évalué en juin 1943, et jugé supérieur à tout ce qui existait jusque là, le Heinkel 219, hérissé d'antennes radar, dut encore patienter avant d'entrer en production.

Début 1944, alors que les villes allemandes n'étaient déjà plus que ruines et cendres fumantes, seuls 26 exemplaires avaient été livrés, qui s'adjugèrent pourtant de nombreux succès, y compris contre des De Havilland "Mosquito" qu'aucun appareil de la Luftwaffe n'avait jusqu'alors réussi à intercepter (!)

Au vu des seuls chiffres de production, Hermann Goëring, chef suprême de la Luftwaffe annonça alors l'abandon pur et simple du "UHU", et la réaffectation de sa chaîne de montage à la fabrication du tout aussi remarquable Dornier 335.

Il n'en fallait pas plus pour pousser Ernst Heinkel à partir à l'assaut du Ministère de l'Air, afin d'exiger la reprise immédiate de la fabrication des "UHU".

Ne voulant pas déplaire à Heinkel, Goering céda. Ne pouvant se déjuger, ni se fâcher avec Claude Dornier, il décida néanmoins de prendre une demi-mesure, en limitant la production du Heinkel à 50 exemplaires par mois, contre 500 pour le Dornier.

Mais comme la chaîne de montage initialement prévue pour le Heinkel redevenait indisponible, il fallut trouver un nouvel emplacement pour le construire, ce qui entraîna de nouveaux retards.

Au final, à la capitulation de l'Allemagne, seuls 268 Heinkel avaient été livrés, en compagnie de... 11 Dornier (!)

Dans le même laps de temps, les seuls Britanniques avaient construit plus de 16 000 bombardiers quadrimoteurs, qui avaient transformé les villes allemandes en paysages lunaires...

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