samedi 22 septembre 2007

1658 - flèche brisée

... confrontés à l'écrasante supériorité aérienne alliée, et réalisant qu'ils ne parviendraient jamais à produire autant d'avions que ces derniers, les responsables de la Luftwaffe s'étaient engagés très tôt dans la recherche désespérée d'un "avion miracle", dont la supériorité intrinsèque serait telle qu'elle compenserait à elle seule la pure et simple infériorité numérique.

Cet avion, le biréacteur Messerschmitt 262, promettait certes beaucoup sur le papier. Mais les difficultés pour le construire et le mettre au point étaient telles que lorsqu'il entra finalement en service, fin 1944, la situation était devenue à ce point dramatique pour l'Allemagne que son apparition releva plutôt de l'anecdote.

Il existait bien une alternative, et plus précisément un chasseur certes conventionnel - donc à hélices et moteurs à pistons - mais offrant les mêmes performances que le capricieux et très fragile Messerschmitt.

Pour atteindre un tel niveau de performances, ce bimoteur - le Dornier 335 "Pfeil" ("flèche") - utilisait une formule originale, dite push-pull, avec une hélice tractrice à l'avant, et une hélice propulsive à l'arrière.

Remarquablement agile pour un chasseur lourd, le Do-335 répondait à toutes les attentes, que ce soit en version de chasse de jour ou de nuit. Mais, comme souvent, il ne rencontra pas lui non plus les faveurs des technocrates du Ministère de l'Air, qui lui préférèrent les chimères à réacteur ou moteur-fusée.

A la capitulation, en mai 1945, seuls 11 exemplaires de présérie avaient été livrés...

Aucun commentaire: