samedi 15 septembre 2007

1651 - presque kamikazes

... les "Sturmbocks" étaient des unités d'élite, où le recrutement s'effectuait sur une base volontaire.

Dans la situation désespérée qui était la sienne en 1944, la Luftwaffe en était venue à considérer que chaque attaque d'un de ces avions devait presque obligatoirement se traduire par une victoire. Si elle n'en était pas encore au point de former des pilotes authentiquement suicide - elle y viendrait - les "Sturmbocks" étaient assurément ce qui s'en approchait le plus.

Les pilotes de "Sturmbocks" devaient en effet signer un engagement stipulant que "toutes les fois que je serai en présence d'un bombardier, je m'empresserai de l'attaquer à la distance la plus courte possible et tenterai de le détruire en l'abordant si ma passe de tir échoue".

Si toutes les armées du monde ont connu des pilotes qui, par décision personnelle, précipitèrent finalement leur appareil contre un avion, un véhicule ou un bâtiment ennemi, cet engagement solennel, marquait une étape supplémentaire, dans laquelle le sacrifice du soldat était quasiment exigé par contrat.

On n'était plus très loin de la logique qui, à l'autre bout du monde, pousserait l'État-major japonais à organiser des escadrilles kamikazes dans une tentative désespérée d'endiguer l'avance américaine.

"Il était bien clair pour nous, souligna un de ces pilotes, qu'une fois le document signé, ne pas en respecter les termes nous rendait passible de la cour martiale sous l'accusation de couardise face à l'ennemi" (1)

Pour autant, on ne connaît que très peu de cas où des pilotes de "Sturmbocks" ont effectivement suivi leur contrat à la lettre.

"En de rares occasions, des pilotes, ayant réussi à se placer en position de tir et se trouvant confrontés à un enrayage, ont sans doute eu recours à cette tactique (...) [Mais] nos armes étaient suffisamment fiables, et une telle méthode n'a presque jamais été employée" (2)

(1) Fana de l'Aviation, HS 28, page 25
(2) ibid, page 35

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