dimanche 16 septembre 2007

1652 - et si on n'a pas de bombardiers...

... les raids quasi-quotidiens des grands bombardiers quadrimoteurs alliés incitaient Hitler, mais aussi le peuple allemand, à réclamer des représailles.

Le problème, c'est que la Luftwaffe, conçue dès l'origine comme force aérienne tactique, ne s'était jamais vraiment intéressée au concept et, en 1944, n'avait plus ni le temps ni les moyens de le développer.

Elle disposait bien d'une grande quantités de bimoteurs de bombardement (comme le Junkers 88), mais ceux-ci n'avaient ni le rayon d'action ni une capacité d'emport suffisants.

Et ce n'était certes pas les quelques centaines de "quadrimoteurs à deux hélices" Heinkel 177, ni la poignée de quadrimoteurs soi-disant "transatlantiques" (comme le Junkers 290) qui pouvaient y changer quelque chose.

Faute de grives, la Luftwaffe décida donc de recourir à la formule de l'avion-gigogne. Produits à plusieurs centaines d'exemplaires, les "Mistel" n'étaient rien d'autre que des Junkers 88 inhabités, débarrassés de tout équipement, truffés de deux à trois tonnes d'explosifs, et sur le dos desquels on attachait un chasseur monomoteur Me-109 ou FW-190.

Le pilote du chasseur assurait le décollage et le convoyage de l'ensemble, puis se libérait du bombardier après avoir lancé celui-ci sous un angle de 15 degrés vers la cible, sur laquelle il explosait quelques secondes plus tard.

Le système avait l'avantage d'être simple et rapidement disponible,... et l'inconvénient rédhibitoire d'être très vulnérable à la DCA et surtout à la chasse alliée. A la moindre apparition d'un chasseur allié dans le ciel, le pilote allemand n'avait d'autre choix que de se séparer immédiatement du bombardier - qui explosait alors n'importe où - et de s'enfuir à tire-d'aile.

De fait, malgré des prémisses encourageantes, la formule du "Mistel" s'avéra un échec si total qu'on ne connaît aucun exemple de cible effectivement détruite par eux...

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