mercredi 12 septembre 2007

1648 - Amerika, Amerika...

... l'obsession d'Hitler d'attaquer New-York, fut-ce avec un seul bombardier (!) illustrait autant son mépris des réalités que sa volonté d'offrir à la population allemande ce qu'elle réclamait, à savoir des représailles sanglantes et massives contre ceux qui, jour après jour, nuit après nuit, incinéraient les villes allemandes.

Contre la Grande-Bretagne, l'Allemagne nazie était encore en mesure de lancer des représailles, au moins symboliques. Contre les États-Unis, en revanche, il n'y avait tout simplement rien à faire, et il s'en faudrait encore de longues années de progrès technique continu avant de voir des avions voler d'une traite sur plus de 10 000 kilomètres.

Comme ce constat purement technique n'empêchait pas Hitler d'y croire, ni la population allemande de le souhaiter, des dizaines d'ingénieurs, de techniciens, de dessinateurs, continuèrent donc de s'échiner jusqu'à la fin de la guerre sur les plans d'un "Amerika bomber" capable de traverser l'Atlantique, de délivrer son chargement de bombes et d'en revenir.

Personne parmi eux n'osa jamais faire remarquer au Führer que cette performance était rigoureusement irréalisable avec les moyens et techniques de l'époque. Et comme il fallait malgré tout lui donner un os à ronger, des constructeurs comme Messerschmitt et Junkers réalisèrent, à grands frais, une poignée de prototypes dont on espérait qu'ils parviendraient, un jour, à satisfaire aux performances requises.

Messerschmitt réalisa ainsi trois exemplaires du Me 264... presque aussitôt détruits par les bombardements alliés. De 1942 à 1944, Junkers réussit pour sa part à fabriquer 31 grands quadrimoteurs Ju-290.

Aucun de ces avions n'atteignit jamais New-York.

Dans le même temps, et selon des spécifications infiniment plus réalistes, les Britanniques produisirent, à eux seuls, plus de 16 000 quadrimoteurs, qui transformèrent les villes allemande en amas de ruines fumantes.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Pour bombarder l'amérique il y eut un autre projet semi-délirant : le schwimmveste (gilet de sauvetage) cad un caisson étanche contenant une fusée V2 et remorqué par un sous marin qui l'aurait amené (en mode semi submergé et horizontal ...et en navigation de surface, propulsion diesel électrique oblige) arrivé au large de New York le caisson aurait été mis à la verticale en remplissant un ballast situé sous l'empennage puis mis à feu...

L'idée venait de Oto Lafferenz un ponte du Deutches arbeit Front (l'organisation corporatiste qui avait remplacé les syndicats et qui gérait pêle mêle les croisières à bas prix, le club de vacances Prora Rügen et la comercialisation de la volkswagen) Lafferenz, bien placé dans la hiérarchie nazie, avait même récupéré un des prototypes de la fameuse voiture de course Wokswagen Porsche de la course Rome Berlin (annulée en 1940) et en avait fait un tas de ferraille en jouant au coureur automobile.
Le frère d'Otto Lafernz commandait un U boot..d'ou l'"idée géniale " (qui préfigurait en effet les sous marins équipés de missiles polaris où leurs équivalents français russes ou britanniques..).

Quelques bémols à cette "idée géniale" : un sous marin n'est pas un remorqueur (qui a une géométrie nautique bien spéciale sacrifiant tout à la maniabilité et à la force de traction avec le croc de remorque au milieu de la coque) le convoyage en surface était risqué (les angloaméricains avaient la maîtrise de la mer à partir de 1944 et utiliaient des porte avions légers avec avions de reconnaissance, sans parler de radars) le V2 était une bête très délicate et très capricieuse équipée de matériels ultra délicats (pilote automatique électronique et gyroscopes...) et l'Océan atlantique à trois défauts : Il fait 6000 Km de bord à bord soit deux petites semaines de transit à dix noeuds, très loin des 30 du Normandie ou du Queen Mary, il est très mouillé et il est très agité...

Les Allemans auraient d'ailleurs aussi envisagé d'utiliser un gros sous marin italien type Leonardo da Vinci(Borghèse aurait été pressenti) avec un caisson étanche sur le pont et une rampe oblique à gréer en deux coups de cuiller à pot pour tirer un V2 sur New York...
Tous ces délires ont connu un commencement d'exécution maios come disait HG Wels ils étaient"the shape of thigs to come" un avant goût du futur