jeudi 6 septembre 2007

1642 - s'enterrer ou mourir

... quels que soient leurs moyens, ni la Flak ni la chasse allemandes ne pouvaient empêcher le bombardement des villes.

Pour se protéger, la population n'eut alors d'autre choix que de se réfugier dans les caves, puis dans les bunkers.

"Le programme de construction du Führer du 10 octobre 1940 (...) prévoyait que quatre millions de mètres cubes de béton devaient être construits au plus vite d'ici l'été suivant, pour pouvoir abriter un demi-million de personnes (...) Le 7 mai 1943, lors de la première bataille de la Rühr, on en était à 5.1 million de tonnes. Dans l'intervalle, en septembre 1942, on avait pris la décision de construire le Mur de l'Atlantique. (...) La construction de bunkers fut donc privée de 10.4 millions de mètres cubes. (...) Un petit bunker de 20x30x30 mètres nécessitait au maximum huit mille tonnes de béton armé (...) La construction d'un grand bunker prenait neuf mois, coûtait 700 000 marks et, selon l'US Bombing Survey, était "la grande expérience de l'Allemagne. Il n'existe aucun abri aux États-Unis ou en Angleterre comparable à ce qu'on appelle des "bunkers"" (1)

Sans surprise, les bunkers visaient d'abord et avant tout à protéger la population qui travaillait dans les usines d'armements puis, par extension, les usines d'armements elles-mêmes, qui s'enterrèrent bientôt dans les mines et les galeries souterraines. Sans surprise non plus, les Alliés se mirent alors en devoir de réaliser des bombes de plus en gros grosses, capables de percer les plafonds des bunkers, ce qui, en retour, incitait les constructeurs de bunkers à réaliser des plafonds de plus en plus épais.

Comme on ne pouvait tout de même pas bétonner l'intégralité du territoire allemand, le nombre de places disponibles dans les bunkers demeura toujours inférieur à celui de la population à protéger. Il s'ensuivait donc une véritable course vers les abris dès le déclenchement de l'alerte et, souvent, des piétinements qui tuaient des dizaines de personnes...

(1) Jorg Friedrich, L'Incendie

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