vendredi 7 septembre 2007

1643 - bunkerisation

... à mesure que l'habitat traditionnel des Allemands s'enflammait et se transformait en gravats, à mesure que les attaques croissaient en nombre et en fréquence, le bunker devenait logement permanent autant que creuset dans lequel se diluait la résistance de ses occupants, qui auraient bien réclamé bien la Paix - comme le souhaitaient les attaquants - n'étaient les dénonciateurs et autres indicateurs de la police, lesquels notaient soigneusement les propos des uns et des autres.

Le bunker protégeait la vie. Mais l'inconfort, l'humidité, la promiscuité, la peur perpétuelle, le bruit des bombes, la rendaient infernale. Le "syndrome du bunker" minait le moral de la population plus sûrement que les tracts ou les destructions elles-mêmes.

C'est presque avec soulagement que chacun précipitait dehors dès la fin de l'alerte,... pour contempler les ruines de ce qui avaient été sa ville et sa maison.

Le Troisième Reich avait fait construire des milliers de bunkers pour protéger la population, mais c'est dans les bunkers que la population apprenait progressivement à se détourner du Troisième Reich.

Encore celle-ci aurait-elle pu s'estimer heureuse si elle avait su qu'à des milliers de kilomètres de là, chez l'allié japonais, rien ne protégeait contre les bombes, ce qui permettait aux statisticiens américains d'aligner de bien meilleurs chiffres d'efficacité guerrière que leurs homologues britanniques, quant à eux perpétuellement confrontés à l'incroyable résistance du béton allemand...

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