... fin mai 1944, la Luftwaffe disposait d'un effectif - théorique - d'environ 4 500 appareils.Mais ceux-ci étaient répartis sur un territoire immense. Chargée d'assurer la défense de la Belgique, de la Hollande et de la totalité du territoire français, la Luftflotte 3 - qui serait la première à supporter le choc du débarquement - ne possédait qu'environ 160 chasseurs diurnes opérationnels, une soixantaine de chasseurs de nuit, une centaines d'avions équipés pour la lutte anti-navires, 150 bombardiers et moins de 50 avions d'attaque au sol. Soit un peu plus de 500 appareils pour affronter près de... 12 000 appareils alliés de tout type (!)
Encore la formation des pilotes allemands laissait-elle de plus en plus à désirer : il n'était pas rare de voir des pilotes lancés dans la bataille avec moins de 160 heures de vol, quand leurs rivaux en alignaient au moins le double.
Les pilotes alliés - et particulièrement les américains - pouvaient s'entraîner aussi longtemps qu'ils le voulaient, et très loin des combats, sur des avions bien entretenus, dont les moteurs bénéficiaient par ailleurs, et en quantité illimitée, d'une essence à haut indice d'octane.
Les jeunes pilotes allemands, en revanche, devaient faire leurs premiers pas sur des appareils souvent époumonés, ou ayant depuis longtemps dépassé leur potentiel de développement, ce qui les rendaient dangereux (1) Et ces avions carburaient avec une essence de mauvaise qualité, distribuée de manière parcimonieuse. Les accidents étaient donc fréquents, et souvent mortels (2). Les rencontres inopinées avec des chasseurs alliés en maraude étaient de plus en plus fréquentes, et se traduisaient presque invariablement par la mort de l'apprenti pilote...
(1) c'était particulièrement vrai du Messerschmitt 109, apparu en 1934, dont les ultimes versions ne toléraient aucune erreur de pilotage et ont probablement tué plus de pilotes allemands qu'alliés...
(2) le taux de tués et de blessés pouvait atteindre, et même dépasser, 30 % des effectifs d'une école de pilotage
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