lundi 13 août 2007

1618 - un bilan décevant

... lorsque les premiers Messerschmitt 262 entrèrent en service, en juillet 1944, le débarquement de Normandie était déjà terminé. Et comme il fallut encore de nombreux mois pour que leurs pilotes apprennent à s'en servir, et pour que les ingénieurs parviennent à les débarrasser de leurs maladies de jeunesse les plus criantes, ils ne devinrent véritablement opérationnels qu'à la fin de 1944.

A cette date, les troupes alliées s'étaient déjà dispersées à travers la France, la Belgique et la Hollande, en sorte que le 262 bombardier voulu par Hitler, et qui ne pouvait attaquer qu'à l'horizontale, ne servait plus à rien. Les quelques exemplaires qui se prêtèrent à ce rôle obtinrent des résultats si insignifiants que, dans la plupart, ils ne furent même pas remarqués par les Alliés.

L'avion pouvait donc revenir à son rôle initial d'intercepteurs de bombardiers. Pourtant, avec un palmarès d'une centaine d'avions alliés abattus, on peut difficilement soutenir que les quelque mille quatre cents 262 construits jusqu'à la capitulation justifièrent les investissements et les espoirs dont ils avaient fait l'objet.

De multiples raisons expliquent ce manque de réussite. Le 262 volait certes à 800 kms/h, mais son autonomie atteignait à peine les 800 kms. On ne pouvait donc se permettre de marauder à la recherche d'une cible : pour remporter des victoires, il fallait décoller à coup sûr, vers des formations alliées déjà clairement identifiées, n'effectuer qu'une ou deux passes de tir, puis rentrer immédiatement à la base, sous peine de tomber en panne d'essence... (1).

(1) la pénurie d'essence était si dramatique que les 262 devaient être tractés jusqu'au seuil de piste, et les moteurs démarrés seulement au moment du décollage

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