jeudi 9 août 2007

1614 - la naissance de la réaction

... lorsqu'il devint évident, en 1941, que la guerre durerait bien plus longtemps qu'escompté, le turbo-réacteur, quasiment mis au frigo depuis trois ans, revint sur le devant de la scène.

Très vite, il apparut pourtant que la poussée que l'on pouvait espérer tirer de ce mode de propulsion dans les mois et les années à venir serait insuffisante pour un chasseur, et qu'il faudrait donc en installer deux pour obtenir les performances exigées (1), ce qui résoudrait également - mais seulement en partie - leur dramatique manque de fiabilité.

De fait, le développement de la cellule de ce nouveau chasseur - le futur Messerschmitt 262 - fut achevé bien avant que les réacteurs ne soient prêts. Lorsqu'ils furent finalement installés, en mars 1942, on avait jugé plus prudent de conserver le moteur à hélice qui, placé dans le nez, avait servi aux premiers essais de la cellule.

Sage précaution en vérité puisque, quelques instants après le décollage, les deux réacteurs tombèrent en panne à quelques secondes d'intervalle, forçant le pilote à atterrir en catastrophe grâce au seul moteur à hélice.

Cette anecdote résume à elle seule les problèmes que connurent les pilotes allemands tout au long de la brève carrière de l'engin, puis les pilotes alliés chargés de tester en vol les appareils capturés : on ne savait jamais, en s'installant dans le cockpit, si l'on parviendrait à décoller puis à atterrir, ni combien de temps les moteurs tiendraient avant de tomber en panne...

(1) les Britanniques parviendraient à la même conclusion avec leur biréacteur "Météor"

Aucun commentaire: