... en 1935, l'armée rouge avait lancé le programme d'un avion de type entièrement nouveau qui aboutit, en 1939, au "Bronirovanii Shtourmovik", ou avion de combat blindé, puisque son dessous incorporait près d'une tonne de blindage protégeant le moteur, les réservoirs et l'équipage.Avec pareille protection, deux canons de 23mm, des lance-roquettes et une demi-tonne de bombes, l'engin s'avéra très efficace contre les blindés allemands, et relativement invulnérable à la Flak de petit calibre qui avait fait - et continuait de faire - des ravages parmi les avions d'assaut occidentaux moins bien protégés.
En maniabilité et performances pures, en revanche, les lourds et lents Shtourmoviks constituaient des proies faciles pour les chasseurs allemands, qui les attaquaient évidemment du dessus et par l'arrière, là où le blindage était inexistant.
Comme il était techniquement impossible de protéger l'intégralité des surfaces de l'appareil, sous peine de le clouer au sol sous son propre poids, les ingénieurs d'Iliouchine n'eurent d'autre ch oix que d'installer un poste de mitrailleur arrière à partir de février 1942, puis de renforcer progressivement l'armement dont il disposait (une mitrailleuse de 12.7mm ou un canon de 20mm). Mais cette solution, outre le fait de l'alourdir encore un peu plus, ne constituait qu'un pis-aller : les Shtourmovik, extrêmement vulnérables à la chasse allemande, furent abattus par milliers.
Sur ordre personnel de Staline, qui les considérait comme "aussi indispensables a l'Armée rouge que l'air qu'elle respire et le pain qu'elle mange", la production battit tous les records mondiaux : lorsque l'Il-10 le remplaça sur les chaînes de montage, en août 1944, plus de 36 000 Il-2 étaient déjà sortis d'usine, la production de l'Il-10 elle-même ne cessa qu'en 1955, avec près de 5 000 exemplaires supplémentaires (!)
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