... il est des avions dont le prototype promet monts et merveilles, mais qui se révèlent fort décevants une fois produits en série.Les Américains avaient connu pareille déconvenue avec le Bell P-39 qui, une fois débarrassé de son turbocompresseur et, surtout, alourdi de tout son armement et équipement de guerre, n'était plus en mesure de tenir le rôle pour lequel il avait pourtant été conçu.
A maints égards, le Lavotchkine LaGG-3 fut le pendant russe du P-39. Lors de ses premiers essais, en mai 1940, le prototype de cet avion presque entièrement fabriqué en matériaux non-stratégiques - autrement dit en bois - et doté du même moteur en ligne que le Yak-1, promettait énormément.
Hélas, les militaires soviétiques exigèrent diverses modifications, et notamment une amélioration de l'autonomie par l'ajout de réservoirs supplémentaires, et la possibilité d'emporter de six à huit roquettes air-sol, qui imposa un renforcement des ailes.
Au final, lorsque les premiers avions de série sortirent des chaînes de montage, ils s'étaient considérablement alourdis et empâtés, grimpaient et accéléraient très mal, et s'avéraient désormais très inférieurs aux Yak ainsi qu'aux chasseurs allemands.
Pour ses utilisateurs, le LaGG (pour Lavotchkine, Gorbounov, Goudkov) devint très vite un "Lakirovannii Garantirovannii Grob", ou "cercueil laqué garanti".
La production - qui atteignit tout de même le chiffre respectable de 6 500 exemplaires, fut dès lors ralentie au profit des Yak, et les LaGG eux-mêmes surtout employés comme chasseurs-bombardiers et avions d'appui aux forces terrestres
Aucun commentaire:
Publier un commentaire