... à l'Ouest, le très beau Supermarine "Spitfire" fut toujours considéré comme supérieur en tout point au Hawker "Hurricane", en particulier pour les missions d'interception à haute altitude.La réalité fut quelque peu différente à l'Est, où plus de 1 300 Spitfire (dont 1 200 Mk IX), soit environ 6% de la production totale, furent alignés par les Soviétiques en compagnie des "Hurricane", P-39, P-40 et P-63 importés.
Contrairement à ce qui se passa à l'Ouest, la majorité de combats aériens à l'Est se déroulèrent en effet à basse et moyenne altitude, domaine où le Spitfire - optimisé pour la haute altitude - perdait beaucoup de ses moyens, à l'instar du Mig-3 soviétique.
L'aviation soviétique étant en outre très majoritairement employée dans des missions d'appui aux troupes terrestres, le Spitfire se révéla également moins bien adapté, et beaucoup plus fragile aux missions de chasse-bombardement que le P-39 ou le P-63, ce qui ne l'empêcha pourtant pas de combattre sous les couleurs russes jusqu'à la fin de la guerre...
1 commentaire:
Bonjour!
Dans l'excellent bouquin (1979, Presses de la Cité) où le journaliste Yves Courrière a rassemblé les souvenirs des anciens de Normandie Niemen,il y a un chapitre consacré au choix des avions pour cette escadrille (au départ minuscule) voulue à titre politique par de Gaulle, histoire de montrer un minimum d'indépendance vis à vis de Churchill (surtout après Mers El Kebir et la tentative de mainmise anglaise en Syrie et au Liban.
Il avait conseillé à Tuylasne, Littolf et Pouliquen de choisir le meilleur matériel , en dehors de toute considération politique....ils finirent par choisir le Yak 1 soviétique (l'escadrille fut ensuite reconvertie sur Yak 9 et Yak 3, les évolutions logiques du Yak 1).
On leur avait proposé aussi des avions "de l'Ouest" (Bell aircobra Hurricane et Spitfire) et les atachés de l'air Britannique et US à Moscou exercèrent d'"amicales pressions" en ce sens .
Si les aviateurs français se décidèrent pour le Yak 1 c'est à cause de sa rusticité , bien adaptée aux effroyables conditions du front de l'Est, en particulier aux aérodromes du front, en terre battue (poussière et herbe en été , neige et glace en hiver et épouvantable boue le reste du temps , malgré les efforts des travailleuses de force soviétiques qui damaient le terrain à la main).
Le Hurricane était dépassé en 1941, le Bell jugé trop lourd et quant au Spitfire, Marcel Albert, un titi parisien, formé comme mécano, passé des ateliers Renault à La chasse via l'aviation populaire et l'engagement dans les FAFL (il avait vécu la bataille d'Angleterre)qui finira as et multi décoré, il fit remarquer que le Spitfire exigeait des pistes d' atterrissage bétonnées et qu'avoir un spit sans piste en dur "c'était comme avoir Saint Georges sans son Dragon" et que les équipements sophistiqués du spitfire étaient un cauchemar à entretenir sur les aérodromes du front de l'ESt...avis éclairé d'un mécano qui ne s'embarrassait pas de "politiquement correct" ou de Langue de bois.
Même avec le rustique Yak les conditions d'entretien étaient démentes: Les mécaniciens (ciennes) couchaient dans des abris de fortune creusés près des pistes , il fallait vidanger les radiateurs (eau sans antigel, plus facile à se procurer) et les carters d'huile tous les soirs et tenir les précieux fluides au chaud sur des braseros....
L'instrumentation du Yak était limitée à sept cadrans et le collimateur n'utilisait aucun système électrique....
Cela na pas empêché les aviateurs de Normandie Niemen d'abattre en nombre conséquent des Me 109 et des FW 190, bien plus sophistiqués.
Pour être tout a fait juste , il faut dire que la décision a été aussi motivée par le fait que le moteur Klimov avec son canon entre les bancs de cylindres étaient une copie sous licence de l'Hispano Suiza français (le Moteur-canon) et que le Yak était très semblable au Dewoitine 520 que les pilotes français avaient utilisé durant la Campagne de France et au Liban.
Comme quoi la notion de meilleur avion est assez subjective ...sur le front de l'Est les appareils russes étaient probablement sinon les meilleurs , du moins les mieux adaptés.
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