... lors de la 2ème GM, il valait mieux être soldat américain que soldat de n'importe quelle autre nation belligérante : on était beaucoup mieux respecté par ses chefs et son gouvernement, on courait bien moins de risques de se faire tuer, et carrément aucun d'être exécuté pour lâcheté ou désertion devant l'ennemi (1)On avait aussi de la certitude de posséder, sinon les meilleurs fusils, les meilleurs tanks ou les meilleurs avions, du moins le grand nombre d'entre eux. Et si le fantassin américain devait encore combattre à pieds, il disposait du moins de davantage de camions pour le transporter lui et son équipement à proximité immédiate du Front, où il arrivait bien plus frais que ses homologues et adversaires d'autres nations.
Cette manière de combattre avait bien entendu ses avantages et ses inconvénients. Ce qu'on épargnait en vies humaines coûtait extrêmement cher en matériel de toute sorte, et imposait surtout une logistique extraordinairement complexe, donc gourmande en hommes et en carburant.
Plus que toute autre, l'armée américaine était donc - elle l'est toujours - une armée de riches. Pour chaque homme combattant sur le Front, il en fallait bien plus, à l'arrière, pour préparer, acheminer, réparer le matériel qui lui permettait de combattre, avec le risque, toujours présent, qu'une rupture de la chaîne d'approvisionnement le place alors dans une situation bien plus défavorable que celle de ses alliés et ennemis, quant à eux habitués à beaucoup moins d'égards.
Pour les généraux américains, l'obligation de victoire, quoi qu'importante, restait malgré tout conditionnée à celle de subir le moins de pertes possible parmi la troupe placée sous leur commandement, ce qui favorisait évidement l'attentisme et la prudence, et les exposait à l'opprobre si le taux de pertes dépassait les limites considérées comme acceptables, quand bien même ils avaient remporté la victoire.
Ce fut toute l'histoire du général Patton...
(1) depuis la fin de la Guerre de sécession, en 1865, l'Armée américaine qu'un seul des siens pour ce motif, le soldat Eddie Slovik, qui fut fusillé pour désertion le 31 janvier 1945.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire