jeudi 21 juin 2007

1565 - deux pas en avant, trois pas en arrière

... de sa nomination à la tête de "l'Armée du Don", en novembre 1942, jusqu'à son limogeage, en mars 1944, Erich von Manstein fut assurément le champion toute catégorie du repli stratégique.

Sur le Front de l'Est, pendant plus d'un, et malgré l'entêtement d'un Hitler qui voulait résister sur place jusqu'au dernier homme, Manstein parvint à imposer sa vision d'une défense en profondeur qui, à défaut d'être obligatoirement plus efficace, s'avérait beaucoup moins coûteuse en hommes et en matériel.

Lorsqu'elles retraitaient - ce qui était inévitable du fait de la supériorité de plus en plus écrasante de l'Armée rouge, les troupes de Manstein le faisaient généralement au bon moment, et en bon ordre, ce qui finissait toujours par leur permettre de repartir ensuite à l'attaque, et de reconquérir une partie du terrain perdu.

Même l'échec de la gigantesque offensive allemande sur Koursk, en juillet 1943, et dont Manstein porta une bonne part de la responsabilité - nous y reviendrons ultérieurement - ne dérogea pas à la règle, et lui permit du moins d'éviter que la défaite ne se transforme en déroute.

Aussi brillante et bien exécutée fut-elle, la stratégie de Manstein, quel que soit le nom qu'on lui donne, de la défense "élastique" ou "en profondeur" au "repli stratégique", s'apparentait toujours à la logique du deux pas en avant trois pas en arrière, ce qui correspondait bel et bien à une retraite inavouée.

Si le génie de Manstein permit probablement à l'armée allemande de prolonger la guerre de quelques mois, il ne la sauva pas du désastre final, à laquelle le déséquilibre des forces la condamnait de toute manière...

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