mercredi 20 juin 2007

1564 - retraite ou repli stratégique ?

... Hitler et Staline avaient de nombreux points communs, et notamment une aversion quasi pathologique contre la retraite, qui les poussait donc à n'envisager qu'une défense strictement statique.

Dans leur esprit, il importait de tenir coûte que coûte le moindre pouce de terrain, même si cela impliquait de sacrifier des divisions entières jusqu'au dernier homme.

Comme il fallait malgré tout ravitailler les défenseurs, cela se traduisait par un gigantesque gaspillage de moyens qui, à Stalingrad, amena par exemple Hitler à sacrifier des centaines d'avions de transport qui auraient pu être plus utiles ailleurs, et qui allaient lui manquer cruellement par la suite.

Et si la retraite finissait malgré tout par être ordonnée, celle-ci s'opérait alors bien trop tard, dans des conditions détestables, ce qui entraînait un nouvel et effroyable gaspillage de moyens matériels et humains. Et le peu qu'on parvenait à en récupérer était bien trop épuisé et en trop mauvais état pour être capable de repartir au combat à brève échéance. Les soldats devaient être soignés et mis au repos, et leur matériel révisé, réparé ou remplacé.

A cette conception statique de la défense s'opposait une vision plus "dynamique" : celle d'un "repli stratégique" soigneusement organisé, et rendu possible par la mécanisation des armées.

Dans cette optique, on ne s'entêtait plus à défendre à n'importe quel prix des positions qui, de toute manière, finiraient tôt ou tard par être conquises par l'ennemi. On retraitait, mais on retraitait au moment opportun et en bon ordre, ce qui économisait hommes et matériel, et maintenait la cohésion des troupes, en sorte que, si les circonstances le permettaient on restait en mesure de lancer une contre-attaque avec les mêmes hommes et le même matériel.

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