... depuis 1916, Fuller et ses successeurs n'avaient cessé de mettre en avant la rapidité de mouvements que permettrait la mécanisation des armées.Mais ce faisant, ils avaient constamment sous-estimé la dimension logistique de cette nouvelle guerre "de mouvements".
Les tanks, les camions, les véhicules motorisés étaient certes techniquement capables de progresser bien plus vite que les chevaux et les fantassins d'autrefois, mais ils exigeaient en contre-partie un entretien régulier et la disponibilité permanente d'énormes quantités de carburant, qu'il fallait acheminer jusqu'à eux dans des conditions toujours difficiles quand elles n'étaient pas carrément impossibles.
Chaque armée s'enorgueillissait de posséder davantage de tanks, et de plus gros tanks, que sa rivale, et, lors des cérémonies officielles, se plaisait à les faire défiler en théories interminables devant une population extasiée par pareil étalage de puissance.
On s'intéressait en revanche beaucoup moins aux dépanneuses, aux camions-citernes, à tous les véhicules de servitude à la silhouette si ingrate que personne ne les faisait jamais défiler, mais sans lesquels pourtant les tanks ne pouvaient progresser.
Tout au long des années 1920 et 1930, on avait donc mis la charrue avant les boeufs.
L'Armée allemande engagée sur le Front de l'Est en payait à présent le prix...
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