... faire vivre une armée sur le terrain-même qu'elle conquiert, et la faire vivre au détriment de la population autochtone dès lors condamnée à mourir de faim, ne constituait évidemment pas une première : toute considération humanitaire mise à part, c'était quasiment la règle habituelle de toute guerre, et la seule qui soit envisageable si l'on entendait la mener fort loin de son territoire national.Encore fallait-il, évidemment, que les ressources locales existent. Si les étendues russes n'avaient aucun point commun avec les déserts d'Afrique du Nord, où tout, de l'essence à l'eau en passant par les vivres et les munitions, devaient être laborieusement acheminés depuis la métropole, elles ne constituaient pas pour autant un luxuriant jardin d'Eden où tout ce dont une armée avait besoin existait à profusion.
Surtout, les Russes prenaient soin, dans leur retraite, de brûler les récoltes et les stocks de carburant, de détruire les maisons, les ateliers et les usines, et d'abattre sur place le cheptel qu'ils ne pouvaient emporter, même si cela impliquait de laisser mourir de faim et de froid leur propre population qui resterait sur place.
Contrairement aux espoirs hitlériens, les territoires conquis, loin de ravitailler le Reich, ne suffisaient même pas à satisfaire les besoins quotidiens des armées du Reich qui y opéraient.
Si on voulait continuer l'offensive, la seule solution possible était donc d'expédier, depuis le Reich, tout ce dont la Wehrmacht avait besoin en Union soviétique.
Rien n'avait été prévu en ce sens. Et même si l'on parvenait à réunir le nécessaire, restait encore à savoir comment on allait l'acheminer sur place...
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