... bien avant le déclenchement de l'offensive, les planificateurs de l'Opération Barbarossa avaient établi comme postulat que l'armée allemande devrait vivre et s'approvisionner sur le terrain-même de ses opérations.Un rapport de la direction économique de la Wehrmacht du 2 mai 1941 décrivait clairement les problèmes auxquels les troupes allemandes seraient soumises en URSS... et les moyens envisagés pour y faire face.
"L'armée allemande toute entière", soulignait ce rapport, "devra être nourrie aux dépens de la Russie". Ceci impliquait que "si nous prélevons ce dont nous avons besoin dans le pays, des dizaines de millions d'hommes seront sans doute condamnés à mourir de faim".
Quelques semaines plus tard, le même organisme enfonçait encore un peu plus le clou, en soulignant que l'objectif était désormais d'utiliser les ressources agricoles de la Russie non seulement pour nourrir l'armée allemande, mais aussi pour ravitailler l'Europe toute entière. De ce fait, quelque trente millions d'habitants du nord de l'Union soviétique risquaient tout bonnement de mourir de faim.
Du haut en bas de la hiérarchie militaire, personne ne s'interrogeait sur les aspects purement moraux d'une démarche qui, immanquablement, condamnerait à mort des millions d'innocents : dans la logique allemande de l'époque, les Russes et les sous-hommes juifs ne méritaient tout simplement pas de vivre, et il serait en vérité plus humain et civilisé de les tuer instantanément d'une balle dans la tête plutôt que de les laisser lentement mourir de faim ce qui, d'ailleurs, finit par être mis en pratique, en particulier pour les Juifs des ghettos.
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