... en prophétisant une ère nouvelles des combats, faite de mouvements rapides rendus possibles par la mécanisation, Fuller et ses successeurs avaient négligé le fait que si la mécanisation offrait à l'attaquant la possibilité d'une progression rapide, elle offrait également à l'adversaire la possibilité d'une retraite tout aussi rapide, ce qui privait le premier de toute chance d'anéantir définitivement le second.Dans ce contexte, la longueur des lignes de communication prenait une importance déterminante, en particulier dans le désert.
En progressant de plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres, l'assaillant augmentait d'autant la longueur de ses lignes de communication par lesquelles lui parvenaient le carburant, les munitions, les vivres, et tout le matériel indispensables à la poursuite de l'offensive. Incapable de suivre la cadence sur une distance de plus en plus grande, le ravitaillement finissait toujours par diminuer à un point tel que cette offensive se trouvait ralentie, puis stoppée.
A contrario, en retraitant à la même vitesse, l'ennemi raccourcissait d'autant ses propres lignes de communication, ce qui permettait à son propre ravitaillement de lui parvenir plus facilement, et le plaçait donc en position favorable pour lancer une contre-offensive.
En soi, ce syndrome de l'élastique qui s'étire avant de devoir se contracter n'avait rien d'inédit : Napoléon - pour ne parler que lui - en avait fait l'amère expérience en Russie plus d'un siècle auparavant.
L'erreur fut tout simplement d'avoir pensé que les guerres modernes parviendraient à s'affranchir des règles de base du combat...
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