... la guerre du désert, ou du moins la guerre mécanisée dans le désert, est une guerre de riches : les tanks y engloutissent en effet d'énormes quantités d'essence, de munitions et de pièces de rechange, qu'il faut nécessairement acheminer depuis la métropole, sur des centaines et même des milliers de kilomètres, le plus souvent en l'absence totale de routes, de ponts ou d'infrastructures, du moins sur la dernière partie du parcours.A cela s'ajoute les besoins des combattants eux-mêmes, qui ne peuvent en aucune manière se ravitailler sur le terrain en eau et en vivres, comme ils le font sur d'autres théâtres d'opérations.
Pour acheminer l'essence, l'eau, les vivres, les munitions, les pièces de rechange, bref tout ce qui s'avère indispensable au combat dans le désert, il faut donc mobiliser des moyens gigantesques en personnel, en navires, en avions, en camions et, bien entendu, en essence.
Tout cela exige non seulement du temps et une logistique impeccable, mais s'avère de surcroît extrêmement aléatoire : que le navire de ravitaillement soit torpillé, que les avions promis n'arrivent pas, que le convoi de camions se perde dans le désert, et c'est toute l'offensive qui s'arrête.
De l'arrivée de l'Afrika Korps au printemps 1941, jusqu'à son écrasement final deux ans plus tard, la guerre du désert se résuma donc à une suite quasi ininterrompue d'offensives et de contre-offensives fulgurantes, que l'un et l'autre camp devaient néanmoins arrêter après quelques dizaines ou centaines de kilomètres, faute de ravitaillement suffisant, ce qui laissait à l'adversaire le temps de se regrouper, de recevoir ravitaillement et renfort, et de repartir à l'attaque dans la direction opposée...
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