mardi 5 juin 2007

1549 - la faillite du "tout aérien"

... si les bombardements de la Luftwaffe sur Rotterdam avaient convaincu le gouvernement hollandais de jeter l'éponge à peine 24 heures plus tard, il en fut tout autrement de la Bataille d'Angleterre.

Cette fois, l'adversaire était non seulement prévenu, mais surtout résolu à se défendre quel qu'en soit le coût.

Pour la Luftwaffe, la tâche s'annonça très vite bien plus difficile qu'escompté. Conçue dès l'origine comme force tactique destinée à soutenir l'action de l'infanterie et des Panzers, la Luftwaffe ne possédait pas de bombardiers à grande autonomie, ni de bombardiers capables d'emporter de grandes quantités de bombes.

C'était particulièrement vrai pour les "Stuka" monomoteurs qui, ayant fait merveille en France, accusaient de surcroît une vulnérabilité dramatique face à la chasse britannique.

Avec les Messerschmitt 109 et 110, la Luftwaffe disposait bien d'une grande quantité de chasseurs d'escorte, mais l'autonomie des premiers ne leur permettait pas d'accompagner les bombardiers tout au long de leur mission (1), et la piètre maniabilité des seconds les rendaient presque aussi vulnérables que à la chasse britannique que les bombardiers qu'ils étaient censés escortés.

Après plusieurs mois de combats acharnés, la Bataille d'Angleterre se solda donc par un échec retentissant, qui consacra pour la première fois la faillite du "tout aérien" : contrairement aux théories de Douhet, une importe force de bombardement avait été incapable de démoraliser l'adversaire, et de remporter la guerre à elle seule.

Cet échec convainquit Hitler de tenter sa chance ailleurs, dans les déserts d'Afrique du Nord d'abord, dans les plaines d'Union soviétique ensuite.

Deux terrains éminemment favorables - du moins en principe - à une guerre "de mouvements" et à de spectaculaires charges de blindés...

(1) parvenu au dessus des côtes britanniques, le Me-109 ne disposait que d'une quinzaine de minutes d'autonomie à régime de combat.

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