... intercalée entre la Campagne de Pologne et celle de France, et se déroulant sur un terrain d'opérations considéré comme lointain et secondaire, la Guerre de Finlande reste, aujourd'hui encore, très largement méconnue.Face à la gigantesque Union Soviétique, ses innombrables fantassins, ses centaines de tanks et d'avions, le Petit Poucet finlandais, avec son armée minuscule, aucun tank et pratiquement aucune aviation, aurait dû succomber dès les premiers coups de boutoir.
Pourtant, contre toute attente, le Petit Poucet résista pendant quatre mois, infligeant même une sévère correction à l'Armée rouge. Souvent dopés à l'alcool, les fantassins finlandais combattaient avec une ténacité quasi-suicidaire, et pouvaient compter sur leurs forêts et leurs lacs - qui se prêtaient fort mal à des charges de blindés - un hiver terrible (avec des températures largement inférieures à - 40 degrés) ainsi que sur les fortifications de la Ligne Mannerheim qui, sans avoir les dimensions et les prétentions de la Ligne Maginot, n'en alignait pas moins plus d'une centaine d'ouvrages bétonnés, séparés par des champs de mines et des obstacles anti-tanks en "dents de dragon" qui gênaient terriblement l'infanterie et les blindés russes.
Du côté russe, justement, tout ce qui pouvait aller mal vira carrément au cauchemar. Le commandement, encore sous le choc des gigantesques purges staliniennes de la fin des années 1930, était inefficace; les soldats dramatiquement inexpérimentés; l'Aviation larguait ses bombes n'importe où sans causer de gros dommages; et les tanks pataugeaient lamentablement dans la neige, se piégeaient dans les forêts, ou tombaient en panne avec une régularité désespérante.
Lorsque la paix fut finalement signée, le 12 mars 1940, l'Armée rouge, qui combattait à quatre contre un, avait perdu largement plus de 100 000 hommes, soit six à sept fois plus que ses adversaires, et n'avait avancé que de quelques dizaines de kilomètres.
En tout état de cause, la théorie de la "percée décisive" au moyen de tanks avait subi un important revers.
Ce ne serait pas le dernier...
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