... que ce soit en raison de leur trop faible vitesse, de leur piètre autonomie, de leur manque de fiabilité, de leur fragilité mécanique et structurale, ou encore de leur vulnérabilité aux tirs et aux mines, les premiers tanks étaient fort loin de correspondre aux espoirs qu'avait fait naître leur apparition, en 1916.En particulier, ils étaient bien incapables de remplir les promesses de "percées" définies par Fuller et ses partisans. Pour autant, ces derniers ne se décourageaient pas, et continuaient même d'entretenir les plus folles espérances.
Une percée "décisive", prévue pour 1919, et réunissant des milliers de tanks, majoritairement les énormes Mark VIII de 40 tonnes (1) et les à peine moins monstrueux Medium C de 20 tonnes (2) était prévue pour 1919, et censée apporter une victoire rapide.
L'Armistice du 11 novembre 1918 en décida autrement. Mais, la guerre eut-elle duré plus longtemps, que le succès d'une telle opération n'en paraît pas moins douteux.
Bien qu'iconoclaste, l'opinion de l'historien John Mosier est à cet égard sans appel : "Les véhicules chenillés, robustes et lourdement armés requis par les plans de Fuller n'apparaîtraient pas avant la fin des années 1930. Le "Plan 1919" aurait en fait dû s'intituler "Plan 1939" parce que (...) les fragiles et massifs Behemoths du Royal Tank Corp de 1918 étaient incapables de mener les opérations intensives que ce plan exigeait. Les tanks de 1918 avaient de piètres performances hors-route, leur vitesse ne dépassait pas celle d'une marche rapide, et leur blindage pouvait être percé par les armes portables de l'infanterie" (3)
(1) Saviez-vous que no 1513
(2) Saviez-vous que no 1521
(3) John Mosier, The Blitzkrieg Myth, page 22
Aucun commentaire:
Publier un commentaire