... le tank, c'était l'engin idéal pour franchir les obstacles et les tranchées. Du moins en théorie.En pratique, cependant, le tank succombait souvent dans la boue, les barbelés, les fossés ou les cratères d'obus bien avant d'atteindre les tranchées ennemies, parce que victime d'une défaillance mécanique, d'un tir ennemi,... ou tout simplement de l'excès d'enthousiasme de son conducteur.
A l'entraînement, pourtant, tout se passait relativement bien et soulevait même fréquemment l'enthousiasme des journalistes et observateurs présents.
Dans le feu de l'action, toutefois, au milieu de la fumée et des explosions, dans un habitacle où la visibilité était quasi nulle, le confort inexistant, et l'ergonomie encore à inventer, les conducteurs avaient bien du mal - et énormément de mérite - à évaluer correctement les obstacles qui se dressaient devant eux.
Lancer un engin de 30 tonnes dans une tranchée trop large ou trop profonde, ou l'aborder selon un angle inadéquat, se traduisait par un enlisement que la sous-motorisation et la faiblesse de la transmission rendaient presque toujours fatal.
Ne restait plus aux tankistes malchanceux qu'à espérer la venue de leurs propres troupes, sous peine de se retrouver dans un camp de prisonnier jusqu'à la fin de la guerre.
Si l'avancée était victorieuse, on parvenait finalement, avec énormément de temps et d'efforts, à extraire le tank de sa fâcheuse situation. Mais, bien souvent, c'était l'ennemi lui-même qui s'en chargeait, et récupérait alors l'engin pour s'en servir à son compte, avec un succès tout aussi relatif...
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