... major-général dans l'Armée britannique, John Frederick Charles Fuller avait prophétisé, dès 1916, une nouvelle ère des combats, dans laquelle de puissantes formations blindées enfonceraient les défenses de l'ennemi, et le pourchasserait dans sa retraite, s'aventurant sur des dizaines voire des centaines de kilomètres derrière ses lignes, précipitant ainsi la fin de la guerre.Rapidement devenue immensément populaire, la théorie de Fuller ne se concrétisa pourtant jamais sur le terrain, où l'on vit les tanks continuer à progresser lourdement au même rythme que les fantassins, en grappillant quelques mètres ici et là, au prix de lourdes pertes.
Dans cet échec, le tank lui-même était assurément le premier à blâmer. Loin de correspondre aux idéaux de leurs partisans, il restait en effet une machine pesante, complexe et exagérément fragile.
Constamment mis en demeure de mouvoir une masse bien trop lourdes pour eux, moteurs et transmissions souffraient énormément, surchauffaient, et finissaient rapidement par déclarer forfait. Les chenilles valaient ce que valait la technologie de l'époque - c-à-d pas grand-chose - et cassaient ou sortaient de leurs roulements avec une fréquence désespérante.
Avec quarante ou cinquante kilomètres, l'autonomie était ridicule et assurément incapable de concrétiser tout espoir de "percée" si "percée" il y avait. De toute manière, avec une vitesse qui, en pratique, ne dépassait guère les 4 à 5 kms/heure, c-à-d la vitesse des fantassins, le tank n'aurait certes pas pu poursuivre l'ennemi en retraite, eut-ils disposé de réservoirs à la capacité infinie...
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