... le tank se voulait réponse technologique à l'immobilisme d'une guerre qu'une autre technologie, celle des obus shrapnel et des mitrailleuses, avait réduit à une affaire de tranchées constamment prises et perdues, reprises et reperdues au terme de combats aussi sanglants qu'improductifs.Avec le tank, on pourrait, du moins le pensait-on, écraser les barbelés et les nids de mitrailleuses ennemis, sauter ses tranchées et, dans une fabuleuse et héroïque chevauchée, le poursuivre et le tailler en pièces alors qu'il retraiterait, privé de tout moyen de défense.
Ainsi naquit l'idée de la "percée", qui contrastait en tout point avec les affrontements qui étaient devenus la norme au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Plutôt que d'attaquer sur une large ligne de Front, et au pas lent des fantassins, on concentrerait un maximum de tank sur l'espace le plus réduit possible, et on les enverrait frapper rapidement, tel un poignard, les défenses ennemies.
Rien ne semblait impossible, et pas même l'idée de pénétrer les lignes ennemies sur des dizaines voire des centaines de kilomètres. Sans laisser à l'adversaire ni temps ni répit pour se reprendre, on gagnerait ainsi la guerre en un éclair.
Mais de l'apparition du tank, en 1916, jusqu'à l'Armistice de novembre 1918, rien de tel ne se réalisa, les tanks se contentant, tout comme les fantassins, de progresser de quelques kilomètres (quand ce n'était pas quelques centaines de mètres) avant de devoir rebrousser chemin, du moins pour ceux qui en étaient encore capables.
Des années plus tard, l'armée allemande reprendrait à son compte l'idée de "percée", et la populariserait sous le terme de "Blitzkrieg". Mais si la "Blitzkrieg" entra avec fracas dans le vocabulaire courant, reposait-elle pour autant sur une réussite réelle ?
Rien n'est moins sûr...
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