... n'ayant aucune expérience en matière de blindés, ni même en tracteurs chenillés, l'Italie se tourna tout naturellement vers la France pour obtenir ses premiers blindés.Quelques exemplaires de Schneider, Saint-Chamond et Renault furent livrés dans la Péninsule. La production française ne suffisant déjà pas aux besoins de sa propre armée, les Italiens n'eurent d'autre choix que d'envisager des copies nationales, ce que leur industrie fut hélas incapable d'accomplir avant la fin de la guerre.
A son apparition, en 1919, le Fiat 2000, avec sa silhouette de wagon de chemin de fer, et sa conception remontant à 1916, ne mobilisa pourtant pas les foules, ni même les regards des observateurs étrangers.
A bien y regarder, pourtant, les Italiens avaient réussi un petit exploit, en concevant par eux-mêmes un engin de 40 tonnes, supérieur à bien des égards à ses homologues français et britanniques de l'époque.
Si la tourelle surplombant l'engin ne constituait pas une nouveauté en soi, c'était la première fois qu'elle se voyait dotée d'un canon d'un calibre imposant pour l'époque (65mm). L'aménagement intérieur, avec le conducteur placé tout à l'avant, préfigurait la norme à venir. Le blindage était respectable, et raisonnablement efficace. Et même s'il n'autorisait pas des performances ahurissantes, le moteur offrait, avec 240 CV, une puissance double de celle des Mark IV britanniques, dramatiquement sous-motorisés.
La réussite du bien plus léger Fiat 3000, simple copie du Renault FT-17, convainquit hélas le gouvernement italien de renoncer aux chars lourds, ce qui, 20 ans plus tard, contraignit l'Italie à mener ses combats avec un matériel très inférieur à celui de ses adversaires...
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