Échaudé par son expérience des chars moyens Schneider et Saint-Chamond, le gouvernement français se tourna vers Louis Renault pour concevoir un engin 100 % national, et très différent de ce qui existait jusqu'alors.
Aux monstrueux Behemoths de 8 mètres de long, 30 tonnes et de 8 à 10 membres d'équipage, Renault privilégia la formule du char léger (7 tonnes) le plus compact possible (5 mètres de long). Cette compacité garantissait du reste un blindage convenable sans pénaliser exagérément les performances du véhicule, en particulier sur terrain accidenté.
Elle offrait également la possibilité de charger l'engin sur un camion, avantage non négligeable par rapport aux chars précédents, qui ne pouvaient être chargés que sur des plate-formes de chemin de fer, ce qui imposait en outre la présence de voies ferrées entre les différents secteurs du Front.
L'armement était tout aussi révolutionnaire. Sur le papier, les contemporains du petit Renault disposaient d'une puissance de feu autrement plus importante, mais celle-ci, comme au temps de la marine à voile, était dispersée aux quatre coins du véhicule, n'était pour ainsi dire jamais utilisée en même temps, imposait un équipage pléthorique, et réduisait fortement l'efficacité du blindage.
Avec sa tourelle, qui pour la première fois sur un tank pouvait pivoter sur 360 degrés, et son équipage de deux hommes seulement, le Renault fixa une nouvelle norme, et rendit rapidement obsolète toutes les dispositions antérieures.
Peu coûteux, et facile à produire en masse - ce qui là encore contrastait singulièrement avec ses homologues de l'époque, le Renault, équipé d'une mitrailleuse ou d'un canon de 37mm, n'entra dans la guerre qu'en mai 1918, mais fut construit à près de 3 000 exemplaires jusqu'à l'Armistice, et servait encore dans l'armée française en 1940...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire