... fondamentalement, le Mark VIII "International", c-à-d anglo-franco américain, reprenait, en plus grand, la conception générale qui avait fait le succès des versions précédentes.C'était toujours un engin pataud et massif, en forme de losange, hérissé de canons et de mitrailleuses. Les dimensions, et le poids, faisaient néanmoins un bond spectaculaire, passant d'environ huit mètres de long pour une trentaine de tonnes, à plus de dix mètres et plus de quarante tonnes.
Dans ces conditions, il n'était évidemment plus question de se contenter du Maybach à six cylindres qui, dans le châssis des Mark I et Mark IV, délivrait péniblement une centaine de CV. A la place, les Américains installèrent donc un véritable moteur d'avion - en l'occurrence le V12 "Liberty" que leur industrie était alors occupée à construire en masse - qui, considérable nouveauté, serait cette fois placé dans un compartiment séparé et isolé, et non pas au beau milieu du tank, ce qui améliorerait - un peu - le confort de l'équipage, qui passerait par ailleurs à dix ou douze hommes au lieu de huit sur les versions précédentes.
La réalisation d'un tel monstre prit hélas beaucoup plus de temps que prévu, en sorte que l'Armistice fut signé avant que le Mark VIII "Liberty" soit en mesure d'entrer en scène.
Après quoi, Français et Anglais se retirèrent du programme, les premiers parce qu'ils n'en avaient plus les moyens, les seconds parce qu'ils avaient clairement mesuré les limites de la formule du "croiseur terrestre" et s'orientaient à présent vers des tanks plus petits et plus maniables.
Les Américains restèrent donc seuls avec cette ultime version du Behemoth anglais, qu'ils construisirent à une centaine d'exemplaires et utilisèrent jusqu'en 1932 avant de les stocker puis de les revendre en 1940, et au prix de la ferraille, à l'armée canadienne, qui s'en servit pour l'entraînement de ses tankistes.
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