dimanche 22 avril 2007

1505 - concilier l'inconciliable

… dès l'origine du tank, ses concepteurs se trouvèrent confrontés au problème qui hantait depuis 50 ans leurs collègues occupés à imaginer des cuirassés : concilier l'inconciliable.

Depuis l'apparition, quasiment à la même époque, du moteur à vapeur (puis à explosion), une troisième composante était en effet venue se greffer à la traditionnelle querelle de la cuirasse et de l'obus : la recherche de la mobilité

Comme le cuirassé, le tank devait en effet réunir trois qualités essentielles :

• assurer une bonne protection à l'équipage, par le biais d'un blindage efficace, donc lourd
• disposer d'une puissance de feu capable d'infliger à l'adversaire les dommages qu'on ne voulait pas subir de son fait, ce qui impliquait la présence d'un ou plusieurs canons de fort calibre, nécessairement pesants
• garantir la mobilité de l'ensemble sur le champ de bataille, ce qui imposait de rechercher la vitesse et l'autonomie la plus élevée possible (les deux étant par ailleurs contradictoires)

Dans la réalité des faits, la protection et la puissance de feu s'avéraient incompatibles avec la mobilité : plus on cherchait à accroître les deux premières, et plus on dégradait la troisième…

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
On est frappé de voir que l'analogie navale fonctionne ici parfaitement: L'équation du juste compromis vitesse, puissance de feu,protection blindée a été le cauchemar des ingénieurs navals et des marins de la 1° GM : Il suffit de penser à la bataille du Jutland où les Croiseurs de Bataille du trop téméraire Amiral Beatty (même armement que les dreadnoughts, mais blindage allégé et turbines plus poussées donnant presque trente noeuds ) ont explosé sous les coups des cuirassés allemands de l'Amiral Scheer avec des pertes ahurissantes (plus de 1000 morts sur l'Indefatigable ou la Queen Mary, l'amiral anglais commentant d'un air grognon qu':" on dirait qu'il y a comme un défaut avec nos foutus navires, aujourd'hui"...