jeudi 19 avril 2007

1502 - pour vivre heureux...

... si Rommel n'eut d'autre choix que de se suicider après l'échec de l'attentat du 20 juillet, Erich von Manstein eut plus de chances.

Pressenti dès 1942 pour prendre la tête de la conjuration et endosser la tenue du "Sauveur de la Patrie", Manstein, en dépit de son antipathie pour Hitler, se garda bien d'y donner suite.

Ironiquement, ce fut pourtant un des comploteurs, Alexander Stahlberg, qui lui évita sans doute la potence. Placé par son cousin, Henning von Tresckow, comme aide-de-camp de Manstein, Stahlberg avait pour mission de sonder discrètement les intentions de ce dernier à l'égard d'un complot contre Hitler et, si possible, de le rallier à la conjuration.

Bien qu'il ait fini par comprendre que le Feld-maréchal n'entreprendrait jamais rien contre Hitler, Stahlberg demeura à son service tout au long de la guerre. Au début de 1944, lorsque les querelles entre Hitler et Manstein, de plus en plus fréquentes depuis Stalingrad, atteignirent leur apogée, et culminèrent le 27 mars avec le limogeage et la "mise en disponibilité" de Manstein, Stahlberg fut autorisé à conserver son service auprès du maréchal désormais privé de tout commandement mais certes pas de sa solde ni de ses considérables primes exonérées d'impôts (1)

Lorsque début juillet, Stahlberg annonça à Manstein l'imminence d'un attentat contre Hitler, information qu'il tenait de la bouche-même du général Fellgiebel (2), Manstein, d'abord incrédule, réagit ensuite avec sa célérité coutumière et décida... de prendre quelques jours de vacances le plus loin possible de toute agitation, en l'occurrence sur l'île d'Usedom, au bord de la mer Baltique !

Sage précaution en vérité, qui lui valut d'échapper ensuite à la hargne de la Gestapo, dont les limiers, faute de pouvoir prouver la moindre implication de sa part dans l'attentat, le laissèrent tranquille jusqu'à la fin de la guerre...

(1) Saviez-vous que... no 1310
(2) exécuté à Berlin le 4 septembre 1944 pour sa participation à l'attentat contre Hitler

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Futé dit donc le Manstein!