dimanche 25 mars 2007

1477 - je délate, tu délate, il délate...

... Si l'Allemagne nazie était bel et bien devenue un État policier, ses agents - et particulièrement ceux de la Gestapo - demeuraient peu nombreux.

Trop peu nombreux en fait pour être en mesure de garantir la sécurité du régime en général, et celle de son chef en particulier.

Les chiffres sont à cet égard éloquents : par exemple, en 1937, la Gestapo ne disposait que de 126 officiers pour surveiller les agissements des 500 000 habitants de Düsseldorf, de 43 à Essen pour 650 000 habitants, et... de 22 à Würzburg, pour les 840 000 habitants de toute la basse Franconie (!)

Pour débusquer les communistes, les Juifs et autres "asociaux", le flair de ces trop rares limiers aurait été notoirement insuffisant. La loi sur les "comportements malveillants" du 21 mars 1933 allait les aider dans leur tâche, et être à l'origine d'une gigantesque vague de dénonciations, le plus souvent courageusement anonymes.

Sous le règne d'Hitler, la délation pulvérisa tous les records, au point qu'aujourd'hui, soixante ans après les faits, et malgré les bombardements et les incendies qui ont en détruit la plus grande partie, les archives allemandes hébergent encore des centaines de caisses pleines de lettres de dénonciation.

Dans les archives de la seule Gestapo de Düsseldorf, on retrouva ainsi, après guerre, 72 000 dossiers de dénonciation, sans compter les quelque 30 000 qui auraient disparu.

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