lundi 26 mars 2007

1478 - le consensus nazi

...l'arrestation, la torture, l'exécution sommaire des opposants politiques, le développement des camps de concentration, le maillage de plus en plus serré de la société allemande par les sbires de la SS et de la Gestapo, ainsi que le climat de suspicion générale provoqué par une délation pratiquée sur une échelle jamais vue auparavant, tout ceci ne doit cependant pas faire illusion : la majorité de la population allemande n'avait nul besoin de coercition pour se tenir derrière son Führer,... tout simplement parce qu'elle en approuvait l'essentiel du programme, de la restauration de la "Grandeur de l'Allemagne" à la conquête d'un "espace vital", en passant par l'éradication des Juifs et des communistes.

En 1934, l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Berlin déclarait déjà "Une chose du moins est certaine. Herr Hitler est à présent inattaquable, même dans les milieux qui n'adhèrent pas entièrement au national-socialisme"

Cinq ans plus tard, alors que l'Allemagne venait d'envahir la Pologne, le journaliste américain William Shirer, alors en poste à Berlin, écrivit : "Je n'arrive toujours pas à rencontrer un Allemand, même parmi ceux qui n'aiment pas le régime, qui trouve quelque chose à redire dans la destruction de la Pologne par les Allemands (...) Tant que les Allemands triompheront et n'auront pas trop à se serrer la ceinture, ce ne sera pas une guerre impopulaire"

Comme le souligne Laurence Rees, "la vérité demeure que la majorité des Allemands - très certainement jusqu'au moment où l'Allemagne a commencé à perdre la guerre - se sentaient personnellement en sécurité et si heureux qu'ils eussent voté pour Hitler s'il y avait eu des élections libres"

Il existait pourtant quelques rares Allemands qui ne partageaient pas ce point de vue, et qui allaient tenter de le faire savoir…

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