jeudi 5 octobre 2006

1306 - le système D

... persuadé d'obtenir une victoire rapide à l'Est, Hitler avait totalement négligé la production de guerre, particulièrement dans le domaine aéronautique, et il fallut attendre 1942, et l'arrivée d'Albert Speer à la tête du Ministère de l'Armement, pour que celle-ci décolle enfin, passant de moins de 10 000 avions en 1941, à 16 000 en 1942, 26 000 en 1943, et 40 000 en 1944.

Pourtant, sur le Front, le nombre d'appareils réellement disponibles ne cessait de diminuer. Outre le manque de pilotes confirmés, et la pénurie d'essence de plus en plus criante, l'explication tenait surtout aux difficultés de plus en plus grandes d'acheminer les nouveaux avions des usines vers le Front, sous le feu constant des bombardements alliés.

Encore ces nouveaux avions n'étaient-ils le plus souvent que des versions plus ou moins améliorées de modèles existants, et en particulier du Messerschmitt 109.

Il en allait de même pour le vénérable Junkers 87 "Stuka", que sa trop grande vulnérabilité avait condamné à l'Ouest mais qui, à l'Est, face à des adversaires soviétiques moins moins bien équipés, put retrouver une seconde jeunesse, surtout qu'il fut décidé de le transformer en avion de lutte antichars

Avec un canon de 37mm (à l'origine antiaérien) sous chaque aile, et un chargeur de 6 obus par arme, le Stuka antichars commença à se tailler un incroyable palmarès au détriment des blindés soviétiques.

Dans cette discipline très particulière, l'expert "Uber alles" fut incontestablement Hans-Ulrich Rudel qui, à lui seul, détruisit plus de 500 tanks soviétiques (!)

Abattu une trentaine de fois (!), blessé à de multiples reprises, amputé d'une jambe en février 1945, Rudel combattit jusqu'au bout et fut le pilote le plus décoré d'Allemagne, et aussi le plus recherché par les Russes, qui mirent sa tête à prix pour 100 000 roubles.

Mais même Rudel et son escadrille de Stuka ne pouvaient détruire les tanks russes aussi rapidement que les Russes les produisaient et les mettaient en service...

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