
Comment expliquer pareils scores face aux meilleurs pilotes français, britanniques, américains, russes, qui n'en atteignirent même pas la moitié ?
Derrière cette énième variation sur la mythologie du Troisième Reich, il convient tout d'abord de remarquer que 91 "Experten" sur 104 ont acquis la plupart (voire la totalité) de leurs victoires sur le Front de l'Est, face à un adversaire qui, jusque fin 1944, resta qualitativement inférieur.
Faute de relève, la Luftwaffe fut rapidement contrainte de maintenir au Front, jusqu'à épuisement complet, tous ses pilotes chevronnés, alors que, chez les Alliés, ceux-ci étaient régulièrement renvoyés à l'arrière, ou carrément mutés comme instructeurs. Volant en moyenne deux à trois fois plus souvent que leurs adversaires, les pilotes allemands avaient davantage d'occasions de se tailler un palmarès enviable.
Nombre de pilotes alliés n'ont d'ailleurs jamais eu l'occasion d'apercevoir un avion allemand dans le ciel. A contrario, combattant dès 1942 à un contre cinq, les pilotes allemands étaient presque toujours assurés de rencontrer au moins un avion allié dès qu'ils prenaient l'air, ce qui augmentait bien évidemment les chances de victoires... tout comme celles de se faire descendre.
Enfin, la procédure d'homologation allemande favorisait davantage les revendications des pilotes, ce dont la propagande s'accommodait fort bien. A la différence des avions des alliés occidentaux, les avions allemands étaient généralement dépourvus de cinémitrailleuses. Si leurs victimes s'abattaient en mer, ou du mauvais côté du front, il fallait bien souvent se contenter des revendications des pilotes qui, dans toutes les armées du monde, avaient toujours tendance à enjoliver les résultats.
Ainsi, les 352 victoires d'Erich Hartmann étaient d'abord et avant tout celles qu'il se reconnaissait. Seules 180 furent confirmées officiellement. Toutes sur le Front de l'Est.
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