vendredi 29 septembre 2006

1300 - une guerre de retard

... Dans l'entre-deux guerres, les États-majors de tous les pays s'étaient longuement interrogés sur le rôle qui serait dévolu aux tanks dans les guerres du futur.

Si la plupart continuaient à ne voir en eux que de simples véhicules avant tout destinés à soutenir l'infanterie, donc en tirant à faible distance des obus à haute teneur en explosifs, d'autres en étaient venus à imaginer des batailles rangées entre tanks adverses, qui nécessiteraient au contraire que ces derniers soient équipés de canons véritablement anti-tanks, tirant à grande distance des obus perforants.

Pour résoudre ce dilemme, certains (comme les Allemands avec les Panzers III et IV) décidèrent de construire deux modèles de tanks différents. D'autres (comme les Français avec le char B1) d'installer deux canons différents dans le même tank, le premier destiné au soutien de l'infanterie, et le second à la lutte contre les tanks adverses.

Le M3 Lee/Grant américain relevait de cette philosophie. Séduisante sur le papier, la formule à deux canons (un 75mm dans la casemate avant et un 37mm sous tourelle) montra très vite ses inconvénients, en particulier parce qu'elle compliquait terriblement le design du véhicule et lui imposait une silhouette massive ainsi qu'une hauteur record (1), gages d'une grande vulnérabilité au combat.

Les plaques de blindage rivetées, et désespérément verticales, n'offraient également qu'une protection illusoire : même lorsque le blindage n'était pas transpercé à l'impact, il arrivait fréquemment que le choc fasse sauter les rivets à l'intérieur du char, les transformant en autant de projectiles mortels pour l'équipage.

Plus d'un millier de M3 furent livrés à l'URSS, et y furent utilisés sans grand enthousiasme jusqu'en 1943...

(1) certaines versions disposaient même d'une tourelle supplémentaire, armée d'une mitrailleuse .30, installée au dessus de la tourelle du
37mm, et indépendante de celle-ci,... ce qui en augmentait encore la hauteur

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