dimanche 17 septembre 2006

1288 - carrément obèse

.. si le "JagdPanther" fut une réussite totale que l'Allemagne ne put hélas produire en assez grand nombre, le "JagdTiger" fut en revanche un désastre tout aussi total, que l'on s'échina pourtant à vouloir mettre en production, et même à aligner sur le terrain.

Présentée à Hitler en octobre 1943, la maquette enthousiasma le Führer, comme d'habitude fasciné par les projets hors normes. La recette de base était fondamentalement la même que pour le JagdPanther et tant d'autres chasseurs de chars : elle consistait pour l'essentiel à transformer un char existant - en l'occurrence le nouveau Tiger II - en chasseur de chars, en supprimant la lourde et encombrante tourelle et en installant un canon de plus fort calibre sous une casemate fixe.

Mais les ingrédients, et la manière de les lier, donnèrent cette fois naissance à un monstre bien trop encombrant pour affronter la réalité des combats, et mécaniquement très fragile.

Sur le JadgTiger, la suppression de la tourelle ne se traduisit nullement - ce qui était tout de même un comble - par une quelconque diminution de la hauteur du véhicule : les ingénieurs allemands se contentèrent en effet, sans doute pour gagner du temps, de construire une casemate fixe à l'emplacement exact de la tourelle initiale (!) De fait, à 3,10 mètres, la hauteur du JagdTiger était en tout point identique à celle du Tiger II, et supérieure de 60 centimètres à celle du JagdPanther.

Bien qu'extrêmement puissant, le canon de 128mm installé sous cette casemate était, du fait de sa disposition, sévèrement limité en débattement latéral, ce qui imposait donc de faire tourner le tank entier, et non plus le canon seul, vers l'objectif. Mais ce handicap, commun au JagdPanther et à tous les chasseurs de chars dépourvus de tourelle, était considérablement aggravé dans le cas du JagdTiger, à cause de son poids très excessif.

Faire régulièrement riper sur place une masse de plus de 70 tonnes s'avérait en effet une contrainte insupportable pour une transmission et un moteur déjà trop fortement sollicités sur le Tiger II à tourelle ordinaire : bien plus que les tirs ennemis, ce furent tout bonnement les pannes mécaniques qui eurent le plus souvent raison des quelque 80 JagdTiger que l'Allemagne eut le temps de fabriquer avant la capitulation...

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