jeudi 14 septembre 2006

1285 - la panthère noire

... En avril 1942, les ingénieurs de MAN, toujours à la recherche d'une solution pour contrer les T-34 russes, firent approuver les plans d'un nouveau char de combat - baptisé "Panther" - dont les premiers exemplaires furent testés en septembre de la même année.

Avec son blindage raisonnablement incliné, et son puissant canon de 75mm, le Panther était un engin formidable, qui ne le cédait en rien au T-34, et qui, au combat, força régulièrement les Sherman américains à se mettre à trois ou quatre pour en venir à bout. Mais pour en arriver à un tel résultat, ses concepteurs n'avaient eu d'autre choix que de laisser s'envoler le poids de l'ensemble qui, à 45 tonnes, s'avérait plus gros et surtout 10 tonnes plus lourd que le T-34, de performances équivalentes.

Pareille masse n'allait pas sans poser d'importants problèmes, en particulier au moteur Maybach qui, malgré ses 700 CV, peinait à propulser l'engin, et surchauffait dangereusement.

Hitler, qui voulait absolument en disposer pour la nouvelle offensive qu'il se promettait de lancer au printemps 1943, insista pour que le Panther entre immédiatement en production, à raison de 600 exemplaires par mois (1)

En vain lui fit-on remarquer que la bête n'était pas prête et manquait terriblement de mise au point. Comme d'habitude, le Führer s'entêta et, comme d'habitude, le résultat de cet entêtement se traduisit par un désastre : à Koursk, en juillet, la plupart des Panther tombèrent tout simplement en panne sur la route qui les amenait du chemin de fer au front. Et les rares exemplaires qui survécurent à la bataille et à la défaite allemande durent carrément être renvoyés chez MAN pour y être reconstruits..

Finalement guéri de ses maladies de jeunesse, l'engin fit merveille sur le Front Ouest, face à des adversaires il est vrai très inférieurs. Sur le Front de l'Est, la réalité fut quelque peu différente : sa suspension à roulements entrelacés, au demeurant très efficace et confortable en terrain accidenté, y conserva en effet jusqu'au bout sa détestable propension à geler en hiver, ce dont profitèrent bien évidemment les tankistes soviétiques, qui s'efforçaient toujours d'attaquer à l'aube, lorsque les équipages de Panther (mais aussi des Tiger semblablement suspendus) étaient encore occupés à dégager à la masse les roues extérieures de leur tank, pour enlever la neige et la glace qui s'étaient accumulés entre les roulements...

(1) la production prévue de 600 exemplaires par mois ne fut jamais atteinte, bien que la production totale atteignit tout de même le chiffre respectable de 5 000 exemplaires

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