jeudi 16 février 2006

1075 - les quatre plumes blanches

.... constamment accrochées à la personne des accusés comme quatre plumes blanches, les quatre chefs d'inculpation du procès de Nuremberg furent le résultat de longues et fort difficiles tractations entre juristes de nationalités différentes qui, il faut bien le dire, durent également, et dans une très large mesure, réinventer le Droit et donc souvent contrevenir à un de ses principes fondamentaux selon lequel une Loi ne saurait avoir de portée rétroactive.

Selon le premier chef d'accusation, dit du "complot", les intéressés avaient "participé en tant que dirigeants, organisateurs, instigateurs ou complices à la formulation ou à l'exécution d'un plan commun ou d'une conspiration visant à commettre, ou impliquant la commission, de crimes contre la Paix, de crime de guerre ou de crimes contre l'Humanité".

Fort semblable au premier, le deuxième chef d'accusation, dit des "crimes contre la Paix", concernait la participation à "la planification, à la préparation, au lancement et à la conduite de guerres d'agression, qui étaient aussi des guerres en violation des traités, des accords et des assurances internationaux".

Relatif aux "crimes de guerre", le troisième chef d'accusation visait les actes excédant les "lois et usages de la guerre", soit les massacres et déportations de civils, la mise au travail forcé, l'assassinat de prisonniers de guerre ou encore la destruction sans motif militaire de villes et de villages entiers.

Enfin, le quatrième chef d'inculpation, celui des "crimes contre l'Humanité", concernait plus particulièrement "le meurtre, l'extermination, l'asservissement, la déportation et d'autres actes inhumains commis contre des populations civiles avant et pendant la guerre" ainsi que "la persécution, pour des raisons politiques, raciales et religieuses dans l'exécution du plan concerté mentionné dans le premier chef d'accusation, ou en liaison avec ce plan".

Assez curieusement, aucun des accusés ne fut pourtant jugé pour la persécution ou le génocide des Juifs en tant que tels, alors que ces actes constituaient manifestement un des traits essentiels de la politique nazie depuis 1933.

Ce ne fut que l'un des nombreux malentendus d'un procès qui n'allait pas s'en montrer avare...

Aucun commentaire: