dimanche 20 novembre 2005

987 - la prétention à l'amnésie

... "Nous devons oublier la notion de camaraderie entre soldats", déclara Adolf Hitler à ses officiers supérieurs le 30 mars 1941, soit trois mois avant le déclenchement de l'Opération Barbarossa. "Un communiste n'est un camarade ni avant ni après la bataille. C'est une guerre d'anéantissement !".

De fait, des ordres très stricts avaient été émis pour liquider tous les Juifs et les commissaires politiques russes dès les premières heures de la bataille. Et comme le Front serait bien trop étendu pour pouvoir ravitailler les troupes par les moyens habituels, il était également entendu, dès le départ, que celles-ci devraient vivre "sur le terrain", c-à-d en s'emparant non seulement des récoltes et du bétail, mais aussi des provisions et mêmes des habitations russes, ce qui condamnerait immanquablement des millions d'entre eux à mourir de faim et de froid à la venue de l'hiver.

Cela, tous les Allemands le savaient, de l'arrogant feld-maréchal au plus humble des hommes de troupe. De même, des dizaines de milliers de soldats et de policiers allemands allaient personnellement participer à des massacres individuels ou collectifs, non seulement de Juifs mais aussi de Tziganes, de Polonais ou de civils russes. Des centaines de milliers d'autres allaient préparer, cautionner ou assister à ces massacres. Tous ces gens avaient une famille, des parents, des amis avec qui ils correspondaient, qu'ils retrouvaient au moment des permissions, avec lesquels ils discutaient de tout et de rien autour d'un verre.

Avant guerre, des millions d'Allemands avaient même participé, ou assisté, à des ratonnades de Juifs. Ils les avaient vus privés de leur travail, frappés en pleine rue, mis à l'index, contraints de se mettre à genous pour frotter des rails de trams. Il les avaient vus humiliés, ou carrément assassinés, sur le pas de leur porte ou à l'intérieur de leur magasin.

Ils surent très vite que "de terribles choses" se passaient à l'Est, des "choses" dont les Juifs en particulier étaient les victimes, mais aussi des "choses" qui, si les Juifs et les Bolcheviks n'étaient pas définitivement éliminés, risquaient de se retourner contre eux tant ils auraient alors à craindre la terrible vengeance de ces "Judeo-bolcheviques"...

Ils ne pouvaient prétendre avoir tout ignoré de la Solution finale...

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