samedi 19 novembre 2005

986 - heureux comme un berger allemand

... si les hommes, femmes, vieillards, enfants et bébés juifs étaient abattus comme des chiens par les soldats et policiers allemands, ceux-ci n'en conservaient pas moins une touchante sensibilité envers la gent canine, imitant en cela leur Führer, qui n'aimait que les bergers allemands en général, et sa chienne Blondi en particulier.

Ainsi, en août 1942, lorsque la partie de la Pologne administrée par le Gouvernement général fut déclarée "région d'épidémie animale", des ordres très stricts furent émis afin d'assurer la santé des... chiens policiers.

"(...) le maître doit observer son chien de très près et le conduire chez le vétérinaire de la police au plus léger symptôme de maladie ou au moindre changement dans le comportement de l'animal".

Comme le souligne Daniel Jonah Goldhagen, "au moindre symptôme, le chien malade devait être conduit chez le vétérinaire pour y être soigné, mais les Juifs qui étaient malades, et gravement, n'étaient pas, eux, conduits chez le docteur : la règle en vigueur chez les Allemands était de combattre leur maladie par une balle ou un voyage socio-biologiquement "sanitaire" à la chambre à gaz".

De même, lorsqu'en octobre 1942, le berger allemand d'un général SS, répondant au nom de "Harry", fut perdu après avoir sauté d'un train près de Lublin, ordre fut donné "à toutes les unités de rechercher ce berger allemand pour qu'il soit rendu à son maître" et d'aviser immédiatement le quartier-général s'il était retrouvé.

"Le sort du chien, s'il avait été retrouvé, aurait été bien préférable à celui d'un Juif", remarque Goldhagen. "A tous égards, et les Allemands auraient été d'accord là dessus, il était préférable d'être un chien".

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