jeudi 3 novembre 2005

970 - la ghettoïsation

... en s'emparant de la Pologne, Hitler avait aussi mis la main sur plus de deux millions et demi de Juifs supplémentaires, dont il ne savait que faire et qu'il n'avait aucune chance de refiler à des pays comme les États-Unis ou le Canada qui - comme le malheureux épisode du paquebot Saint-Louis l'avait démontré - refusaient déjà d'en prendre quelques centaines de plus.

Dans un premier temps, les autorités allemandes se mirent donc à rassembler ces Juifs honnis dans de vastes ghettos urbains de plusieurs milliers voire dizaines de milliers d'individus. Des ghettos préférablement bâtis à l'intérieur de diverses villes occupées, comme Varsovie, Lodz ou Cracovie.

La "ghettoïsation" avait évidemment pour avantages de faciliter la surveillance des Juifs, d'empêcher leur fuite, mais aussi de réduire "naturellement" leur nombre, ne serait-ce qu'en raison des catastrophiques conditions sanitaires et alimentaires qui y régnaient et précipitaient donc la mort des malades et des plus faibles.

A ce stade, et même si divers massacres plus ou moins importants avaient déjà eu lieu, il n'était pas encore question de génocide.

D'abord parce que l'Allemagne n'en avait pas les moyens. Ensuite parce que les nazis, Hitler en tête, craignaient la réaction des États-Unis et de l'Union soviétique - où vivaient de forts nombreux Juifs - réaction dont ils entendaient se prémunir en prenant les Juifs européens comme otages ou monnaie d'échange.

Enfin, parce que certains croyaient encore à la possibilité de trouver, quelque part dans le monde, un territoire suffisamment lointain pour qu'on n'entende plus jamais parler des Juifs, suffisamment peu peuplé pour que leur déportation s'y effectue sans trop de difficultés, et suffisamment insalubre pour qu'ils y dépérissent en grand nombre.

Restait à trouver l'endroit...

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