... lorsque la guerre éclata dans le Pacifique, l'Australie se retrouva en première ligne mais sans le moindre motoriste ou avionneur national.
Elle pouvait évidemment commander des avions en Angleterre et aux États-Unis - ce qu'elle fit d'ailleurs en grand nombre - mais elle n'était livrée qu'après les forces aériennes de ces deux pays, ou avec du matériel de second plan, dont celles-ci n'avaient pas voulu.
Les Australiens décidèrent alors - courageusement mais de manière quelque peu irréaliste - de concevoir et fabriquer leur propre chasseur. Comme il fallait faire vite, il n'était donc pas question de partir d'une feuille blanche, mais plutôt de réunir les quelques éléments existants en Australie pour en extrapoler un avion nouveau.
Depuis 1938, l'avion d'entraînement avancé le plus répandu en Australie - et dans la plupart des pays occidentaux - était le North American T6, un biplace américain que les Britanniques avaient baptisé "Harvard". Le moteur le plus puissant disponible n'était autre que le Pratt & Whitney "Twin Wasp" de 1 200 CV, considéré comme dépassé tant en Angleterre qu'aux États-Unis.
En mai 1942, après seulement 14 semaines de travaux, les Australiens de la Commonwealth Aircraft Corporation de Melbourne parvinrent néanmoins à faire voler le CA-12 "Boomerang", un petit chasseur d'aspect pugnace, qui fut mis en production dès le mois d'août, et immédiatement engagé au combat en Nouvelle-Guinée.
Par rapport à des machines plus évoluées et infiniment plus puissantes - comme les "Hellcat" et "Corsair" américains, le "Boomerang" faisait évidemment figure de parent pauvre. Mais opposé à des avions japonais comme le "Zéro" - d'une puissance finalement équivalente - le petit oiseau de Melbourne parvenait néanmoins à tirer son épingle du jeu, ce qui était malgré tout l'essentiel.
Produit à quelque 250 exemplaires, le Boomerang servit jusqu'à la fin de la guerre, progressivement remplacé par des machines d'un tout autre lignage que le sien
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