... avec ses lignes biscornues, le bombardier Martin B10 était un engin qu'on aurait dit issu d'une bande dessinée de Flash Gordon,... à moins que le dessinateur de Flash Gordon ne se soit au contraire inspiré du B10 pour dessiner les improbables vaisseaux spatiaux de son héros.
Pourtant, aussi désuet qu'il puisse paraître aujourd'hui, le B10 était une machine proprement révolutionnaire en 1932. Une machine dont les performances dépassaient celles de tous les chasseurs de l'USAAF.
Il n'en fallait pas plus pour que le B10 rencontre également un grand succès à l'exportation, en particulier auprès des Hollandais, qui en achetèrent près de 120 exemplaires, commande colossale pour l'époque et pour un engin de ce type. Dans leur esprit, le B10 constituait en effet l'arme idéale pour la défense des Indes néerlandaises, une arme qui pourrait se déplacer d'île en île et envoyer impunément par le fond toute flotte d'invasion avant qu'elle ne parvienne à y débarquer.
Une telle ambition était assurément excessive. Mais le véritable problème, c'est que ce bombardier fut envoyé au combat dix ans après son premier vol, soit à une époque où la construction métallique et monoplan était devenue monnaie courante,... y compris chez ses adversaires.
En 1942, avec 340 kms/h de vitesse maxi, et trois mitrailleuses pour se défendre, le B10 n'impressionnait plus personne, et certainement pas les chasseurs japonais, qui n'en firent qu'une bouchée et précipitèrent sa mise à la retraite au profit des B17 et B24, certes plus modernes mais bien moins dignes de figurer dans les aventures de Flash Gordon...
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