Lorsque les États-Unis entrèrent en guerre, Howard Hughes possédait une petite société aéronautique, plus habilitée à lui construire les jouets de ses rêves qu'à jouer un rôle décisif dans la victoire contre les forces de l'Axe.
Hughes n'entendait pas pour autant se contenter du rôle de simple sous-traitant pour l'un ou l'autre grand constructeur. Il lui fallait un programme bien à lui, qui ne pouvait bien évidemment relever que d'un marché "de niche" et d'une fabrication en très petite série.
En 1943, l'USAAF, qui s'était jusque-là contentée de transformer en appareils de reconnaissance des chasseurs ou des bombardiers existants, lui passa commande pour l'étude et la réalisation d'un avion spécifiquement destiné à cette fin. Un avion qui volerait si haut et si vite qu'il rendrait toute interception impossible.
Hughes releva le défi avec le XF-11, un bimoteur bipoutre dont les lignes superbes n'étaient pas sans évoquer celles du P38 "Lightning". Hélas, la Hughes Aircraft, déjà sous-dimensionnée, était à ce point accaparée par la construction de l'hydravion géant "Hercules" que le programme du XF-11 accusa bien vite un retard irrattrapable.
Lorsque la machine fut enfin prête, en avril 1946, la guerre était finie. L'avion, dont l'utilité était déjà marginale en 1943, n'intéressait plus grand-monde. Le crash du premier prototype en plein Beverly Hills, le 7 juillet 1946, avec Howard Hughes aux commandes, ne fit qu'aggraver les choses. Déjà fort mal disposées à son égard, les autorités américaines invoquèrent la faute de pilotage, même s'il fut par la suite établi que la cause était due à un des doublets d'hélices contra-rotatives du moteur droit, qui s'était inversé en plein vol.
Très grièvement blessé dans l'accident, Howard Hughes parvint néanmoins à reprendre l'air aux commandes du second prototype - cette fois doté d'hélices classiques - le 5 avril 1947. Cela ne suffit pourtant pas à sauver le bel oiseau, dont la commande de 98 exemplaires de série fut annulée.
1 commentaire:
Le Flamboyant Howard Hugues (qui passa sous la couette un nombre impressionnant de stars et de starlettes de Hollywood) ne reculait devant rien pour vendre ses prototypes d'avions à l'Etat Major de l'USAF , ce qui lui valut pas mal d'ennuis avec les commissions d'enquête sénatoriales...
Les présentations d'avions aux haut gradés étaient des fiestas avec caviar, champagne, starlettes et cadeaux parfois fastueux...
Il avait même réussi à corrompre le propre fils du Président (le colonel d'aviation Eliott Roosevelt) en fourrant dans son lit la ravissante actrice Faye Emerson ....dont le mariage avec le fils Roosevelt (qui divorça à grand tapage de sa première épouse) finit en divorce lamentable.
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