lundi 12 septembre 2005

918 - les premiers seront les derniers

... en 1935, l'US Navy avait lancé un appel d'offres pour le remplacement de ses biplans de chasse. La victoire fut attribuée au fort disgracieux rejeton d'une petite firme qui construisait autrefois des carrioles.

Rapidement surnommé "Buffalo" par les Britanniques, qui en achetèrent près de 200 exemplaires, le Brewster F2A n'était pourtant pas un mauvais avion qui, en combat simulé, parvenait même à surclasser le Grumman "Wildcat" et qui, exporté en Finlande, s'y comporta fort honorablement jusqu'en 1944.

Les choses se gâtaient hélas à l'appontage sur porte-avions, où le train d'atterrissage du "Buffalo" s'avérait infiniment plus fragile que celui du "Wildcat".

Pour ne rien arranger, les normes et capacités de production de Brewster, tout juste convenables en temps de paix, s'avérèrent dramatiquement insuffisantes une fois la guerre déclarée, et contrastaient singulièrement avec celles de Grumman, quant à elle capable de sortir des milliers et des milliers de "Wildcat" et "Hellcat" à un rythme infernal.

Face aux "Zéro" et "Hayabusa" japonais bien plus agiles, les malheureux Brewster n'avaient en vérité aucune chance de survivre, ce qui acheva de convaincre l'US Navy de reporter sur le "Wildcat" les commandes prévues pour le "Buffalo", lequel se trouva bientôt relégué en seconde ligne, puis à l'entraînement. Au fond, le "Wildcat" n'était pas plus performant mais du moins était-il solide et surtout disponible immédiatement en très grand nombre.

A la guerre, le succès d'une arme provient moins de ses qualités intrinsèques que de sa disponibilité sur le terrain et de sa capacité à évoluer au fur et à mesure des combats. Le Brewster Buffalo en fit l'amère expérience...

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