samedi 20 août 2005
895 - le Tiers-monde japonais
... pour la génération d'aujourd'hui, née avec le "Made In Japan" comme référence absolue de qualité, il est difficile de concevoir qu'il y a 60 ans, ce même label était presque invariablement synonyme de "camelote".
Si le qualificatif était parfois usurpé - le Japon savait déjà, à cette époque, construire des avions ou des navires remarquables - l'industrie japonaise n'en accusait pas moins une sévère longueur de retard sur ses homologues occidentales.
Les radars étaient primitifs et quasi inexistants. Souvent jugées inutiles à bord des avions (!), les radios étaient rares et très peu fiables, ce qui obligeait les pilotes japonais à communiquer entre eux par signes, et à courte distance. Les équipements électriques et hydrauliques étaient réduits à leur plus simple expression.
Non contents de manquer de puissance et de fiabilité par rapport à leurs rivaux, les moteurs japonais étaient également dépourvus de compresseurs ou de turbocompresseurs, et s'essoufflaient donc à haute altitude, c-à-d là où rôdaient les Boeing B29 occupés à incinérer les villes japonaises. Déjà sévèrement rationnée, l'essence accusait un degré d'octane très inférieur aux normes occidentales, ce qui réduisait encore les performances en plus d'occasionner un très grand nombre d'accidents.
Trop longtemps habituées à copier ce qui se faisait à l'étranger, les usines nippones, qui n'arrivaient déjà pas à suivre le rythme des commandes militaires, étaient à présent incapables d'innover et de produire des matériels technologiquement plus avancés, comme le Kyushu J7W1 Shinden.
Et à l'heure où le Japon contrôlait encore un immense empire, les ressources des pays conquis arrivaient de plus en plus difficilement en métropole, ce qui forçait les industriels à recourir à des ersatz d'une qualité de plus en plus médiocre.
Les quantités d'aluminium disponibles par avion furent ainsi réduites par deux entre 1942 et 1944. Même l'acier manquait, ce qui força le retour à l'entoilage et au bois, que l'on assemblait tant bien que mal - et plutôt mal que bien - jusque dans les classes des écoles primaires.
Comme cela se produisait au même moment en Allemagne, cette pénurie de plus en plus dramatique de matériaux pourtant indispensables entraîna une diminution catastrophique de la qualité des matériels produits qui, dans le cas des avions, se brisaient parfois en plein vol ou même au roulage (!)
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