... ce qui coûte cher dans un avion, c'est le pilote expérimenté. Car si l'industrie remplace facilement le premier, on n'a pas encore trouvé le moyen de fabriquer le second à la chaîne.
Les Américains comprirent très vite la nécessité de protéger leurs pilotes par d'épaisses plaques de blindage, de les doter d'un équipement de survie adéquat s'ils devaient sauter en parachute, et de mettre sur pieds des unités spécialisées de secours en mer afin de les recueillir.
Les Japonais, en revanche, ne juraient que par les avions légers et ne disposaient d'aucun équipement de survie ni du moindre service de récupération des pilotes abattus.
"En 1945, les ingénieurs de Mitsubishi installèrent des réservoirs auto-obturants et des plaques de blindage sur nos Zéro", expliqua un pilote nippon. "Très vite, je demandai, comme la plupart de mes camarades, a en être débarrassé et fit également disparaître la radio de bord qui marchait toujours aussi mal (...) Dans la mesure où notre sécurité importait peu, cela augmentait les performances de nos machines (...) Un jour de 1945, je fus extrêmement surpris de voir le kit de sauvetage dont disposaient les aviateurs ennemis : matériel de pèche, moustiquaire, canot pneumatique, rations conditionnées, miroir de signalisation, etc.. Notre propre équipement se limitait à un pistolet automatique Nambu de 8mm pour nous suicider le cas échéant".
Conforme à l'esprit Bushido, ce comportement n'en était pas moins parfaitement contre-productif, car là où le pilote américain abattu conservait malgré tout une bonne chance de survivre et de pouvoir reprendre le combat, son homologue japonais était quant à lui condamné à mort et devait donc être remplacé - quand il l'était - par un pilote moins expérimenté, forcément moins efficace et encore plus susceptible d'être abattu à son tour...
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