... si les guerres ne se déroulent jamais selon le plan prévu, il est fréquent de voir des armements, jusque-là jugés adéquats voire même invincibles, s'avérer totalement inadaptés ou franchement inutiles le moment venu.
Si tous les pays ont connu, et connaissent encore, ce genre de déconvenues, le Japon de la 2ème GM s'en fit en quelque sorte le champion.
Ainsi, bien que pionniers en matière de porte-avions, les Japonais ne les équipèrent jamais de catapultes - jugées inutilement compliquées - ce qui condamna ces navires à n'emporter que des avions légers durant toute la guerre et alors même que des modèles plus performants, mais plus lourds, étaient disponibles.
En matière de cuirassés, l'empire du soleil levant misa tout sur les bâtiments de la classe Yamato, des monstres de 70 000 tonnes certes plus puissants et mieux protégés que leurs homologues occidentaux, mais qui ne furent d'aucune utilité dans la guerre telle qu'elle se déroula.
Pareil constat s'applique également aux "hydravions de chasse", auxquels le Japon seul s'intéressa.
Ne disposant pas des moyens américains pour construire des aérodromes jusque dans les îles les plus reculées, les Japonais avaient eu l'idée, à leurs yeux plus économique, de construire des hydravions plus ou moins extrapolés de chasseurs terrestres.
Si ces machines s'avérèrent raisonnablement efficaces contre des bombardiers isolés, elles n'étaient guère plus que des canards posés sur l'eau face aux chasseurs alliés qui, quant à eux, n'avaient pas à s'encombrer de flotteurs et de ballonnets forcément lourds et peu aérodynamiques.
Élaboré à partir d'une cellule de Mitsubishi "Zéro", l'A6MN "Rufe" fut à ce point décevant que les 32 appareils engagés à Guadalcanal furent tous détruits ou abattus en moins de quatre mois, ce qui entraîna l'abandon du programme et, plus tard, la relégation des exemplaires survivants au rang d'avions suicide.
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